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fmritdtrs encore

13 novembre 2022

Vos fureurs

Madame j'ai peur de vous

nue ensauvagie

avec vos yeux de bête

mon âme et coeur à bout

hébétés de lit

par la dure conquête

Vous désiriez du sang

mon doux murmure

des ongles enfouis des dents

et ma mort sûre

Je suis mort c'est fini

Mon sperme coule

perdu je m'ammolis

Cela n'est pas assez

nous sommes en vie

devez me terrasser

Votre gueule m'entrouve

Dévorez moi

De vos fureurs de louve

 

 

 

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28 mai 2022

je me suis créé une solitude, Pablo.

Je crois, cher Picasso, que personne ne soupçonne la mienne non plus. Pourtant, elle est immensément là. C'est mon nez, ma face, mon extrême gentilesse et mon arrière boutique.

Je m'en invente lorsque je n'en ai bientôt plus. Je change de solitude pour ne pas mourir d'ennui. Je ne m'ennuie jamais. Etre seul n'est pas être isolé. Homme, il entouré d'eau. Cette eau qui me vient de toi, de ta jouissance, même avec d'autres.

Je m'invente un peuplement. Un monde qui serait à l'intérieur de toi. Je sais comment sera l'image de toi, celle que je peins. Ta gueule de travers, tes yeux au fesses, ton cul au ciel, tes seins meurtriers, ton nez partout, et des cheveux, des cheveux.

Des cheveux ! Je te vois plus que tu ne te vois. Sous l'infinité des hyperangles. Tu appartiens à la dimension dans laquelle je t'ai croisée. Mon pinceau grossier, mes mains sur la toile, mes pieds plantés, mes couleurs éjaculées. Je te vois telle qu'enfin tu deviens. Salope.

Je veux dire, dans la dimension du corps des femmes. Celles qui mangent, celles qui me dévorent, celles là que j'aime me voir me manger. Je me cuisinerai aux petits oignons. Et tu me dévoreras. Salope. Je change de solitude pour ne pas avoir à la connaitre. Je te connais déjà.

Je change ma solitude inventée pour être avec toi. Avec toi, dans toi, je ne suis jamais silencieux. Je ne fais que me taire. Tu es là, dans mes molécules d'air. Je te respire, te sais. Tu es partout.

Emplis mon espace, mon salon et mon lit. Emplis ma bouche, ma tendre bouche.

 

 

 

 

10 mai 2022

tu siffles en ma tête

Comme un oiseau comme une douce chanson je t'entends le jour le soir à petits cris à chant d'amour ton nid est en mon sein ton sein est dans mes mains je le sais qui vole et me regarde je t'écoute je te déguste tu me pénètres et ton cri de joie emplit mon torse ta cage ton cri long ton cri plein de sentiment que tu stridules passereau de mes champs de blé c'est la saison tu es revenue la saison des amours et celle des baisers sous les feuilles ressuscitées c'est ma saison le mois de mai c'est mon temps le temps de ton appartenance à deux volons voletons à la voletontaine tournoyons travaillons le roseau à la manière du tourneur de flûte façonnons l'amour objet de ce discours notre beau discours

sifflotement

de nos ailes

nos vols entremêlés

nos cris

simultanés

17 avril 2022

Je t'ai vue nue

Et tu ne m'as pas vu

occupée à te coiffer

à calmer les cheveux noirs que tu domptais

chevelure profonde qui m'enfouit et te cachait

un de tes seins tentait de respirer

tes doigts l'ont étouffé de ton blé moissonné

j'étais dans ton instant épiant ton geste qui me hante

ce mouvement à ta psyché

tes fesses battues par la tempête de fine pluie

j'imaginais et te rêvais

tu as souri à te voir envahie

de noir où le rose prévaut

Le rose et le rougi

où ton sang bat à la croupe

de ton désir anarchiste

 

 

21 décembre 2021

Le temps m'habite

Je me demande.

Les femmes habitent-elles mieux le temps, parce que femmes ? Quand je parle du temps je ne dis pas la vie. Cela est un fait, la vie est une affaire de femme, disons chez les mammifères. Et j'aime le début de ce mot.

Il me semble que la conscience de l'instant est plus aigue lorsque la vie est vécue en femme. Leur ici est du maintenant. Le moment, un lieu. Un homme n'y comprend rien. Nous passons à côté. Cotoyons-nous, madame, je vous ferai l'amour. Moi toujours ailleurs et vous ici.

Il ne faut pourtant pas trop projette, hein. A éjaculer sans jouir, il est vrai qu'on se gaspille.

Dans les bras de mon ange, je me pose. Posé, mais sans attente. C'est à dire que le temps n'y est plus l'attente. Rien ne viendra, sauf le jour suivant. Ma nuit. Ni espoir, ni espérance. Letanétaboli.

Je comprends, ce qui me pousse toujours à partir.

Il est un ailleurs qui sera mon ici. J'y serai seul. Enfin seul, pourrais-je ajouter. Seul n'est pas isolé, nous sommes d'accord. La solitude est l'acceptation de son unité, de son être-soi. Un grain. Le corps a pour enjeu d'être discret, au sens de l'incontinu.

Je pars pour habiter le temps.

La question est en fait de se demander pourquoi le temps est ailleurs. Et pas ici.

Il pourrait l'être, c'est une qualité de l'amour. Noyer le temps dans du tempo. Un infini par l'ahanement. Le battement. Ce serait si simple si l'amour était ça. "Faire", c'est un geste artisanal. Entrer en toi n'est pourtant posible que si le polissement a été bien mené. Sinon, je reste à la porte. Même au fond de ton vagin tu peux me laisser dehors. Entrer dans toi, c'est traverser le miroir. Et derrière, Alice, tu le sais, le temps n'est plus que de l'espace.

Temps, m'habite. Vas-y, tends la. Je viens.

 

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19 décembre 2021

le temps la forêt - pour LN

vivre le temps dormir dans la forêt

l'instant est fait de bruits et de pas d'animaux

l'instant ne passe pas il traine

unique

les sens pleinement l'amour aussi

c'est comme sentir une peau

écouter le vent qui bouscule les feuilles

lentement

seul je ne suis jamais solitaire j'écoute

je pense et la nuit et ton coeur

je le sais qui s'étonne à me savoir immobile ne pas bouger te respirer

la nuit m'est page blanche

elle étire toute seconde et passe

au désir du jour suivant

 

mon coeur est paisible sage comme une image

il te possède comme le font les poètes

 

s'enfouir sous les ramées la mousse le noir

s'enfouir dans ton corps dans ton ventre tes fesses

 je mordillerai ton cul

une petite bête

 

je t'aurai

avec moi

toujours

heureux silencieux

 

comme avec une femme

 

 

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